« Vénus » est une œuvre sculpturale abstraite où la matière brûlée devient mémoire vivante. Sur un paysage de cuivre en fusion figé par le temps, une silhouette puissante émerge : celle d’un cheval mythique, suspendu dans son dernier élan.
Le titre « Vénus » transcende la simple représentation : ici, le cheval incarne l’essence même de la beauté et de la vitalité, figées dans le feu de la création et de l’érosion.
Composition et Couleurs
L’œuvre est dominée par une structure centrale dense, texturée comme une croûte terrestre fossilisée :
La silhouette du cheval, presque secrète mais pourtant évidente, semble lutter contre l’immobilité, comme un souvenir vivant inscrit dans le cuivre.
Les tons de cuivre brûlé, brun-rouge, noir et reflets argentés enveloppent la scène, créant une atmosphère à la fois chaude et silencieuse.
La matière semble porter en elle la mémoire d’une énergie ancienne, comme une vibration enfouie sous la surface.
Le contraste entre masses denses et respirations légères crée une dynamique intérieure, renforçant la tension entre force et fragilité.
Texture et Techniques
La richesse de la texture évoque une alchimie naturelle :
Des épaisseurs rugueuses alternent avec des stries plus fines, sculptant la surface comme le ferait l’érosion sur une pierre ancienne.
Le cuivre semble craqué, corrodé, transfiguré par une chaleur primordiale, offrant au regard des strates, des veines, des fractures pleines de vie.
Chaque détail invite le spectateur à s’approcher, à explorer cette matière vivante pétrifiée dans le mouvement.
Interprétation
« Vénus » est une métaphore puissante du passage du temps et de la transformation de la beauté :
Le cheval, archétype de la liberté et de la puissance vitale, devient l’avatar silencieux de Vénus, symbole éternel de l’harmonie et du désir.
La fossilisation de cette énergie suggère que la beauté véritable ne se fige pas dans la perfection, mais dans les cicatrices laissées par le temps.
Impression Générale
« Vénus » est une œuvre immersive et viscérale. Elle capte l’instant suspendu où la force, l’élan et la beauté sont saisis par l’inéluctable passage du temps.
Le spectateur est invité à plonger dans cet entrelacs de matières et d’émotions, à y reconnaître l’écho de ses propres luttes intérieures, de ses propres beautés perdues ou métamorphosées.
Conclusion
Avec « Vénus », l’artiste célèbre la beauté transfigurée par le feu et le temps.
À travers la matière et la silhouette du cheval devenu mythe, l’œuvre offre une vision profonde et intemporelle de l’harmonie : non pas celle de la perfection immuable, mais celle, plus vraie, des êtres et des choses marqués par leur propre histoire.
170 x 140